Côté Quartier

Accueil du site > 03. Humeurs de quartier > La rue Ferrus est mal en point

La rue Ferrus est mal en point

mardi 26 septembre 2006, par Côté Quartier

La rue Ferrus auparavant tranquille et saine est devenue le lieu d’un trafic en tous genres...Voici la lettre envoyée à la Mairie du 14ème. Car aucun riverain n’a jamais été informé, a fortiori consulté, sur les travaux et aménagements d’importance qui y sont faits. La Mairie et la Préfecture de Paris n’ont pas répondu à nos lettres. Mr Castagnou a fini par envoyer une réponse dans laquelle les nuisances à venir sont confirmées. Merci de votre intérêt et de faire circuler l’information. Avec mes sentiments les meilleurs. Françoise Julien-Casanova 11 rue Ferrus, 75014, Paris Membre du Conseil Syndical, mandatée, courrier par copie Tél : 01 45 88 39 77 (répondeur) fjuliencasanova @ free.fr

À Monsieur Pierre Castagnou, Maire du 14ème,Conseiller de Paris

Paris le 26 Juillet 2006

Objet : Dégradation du cadre de vie rue Ferrus et demande d’actions contre les nuisances

Monsieur le Maire,

Après plusieurs appels téléphoniques auprès de vos services, et conformément aux recommandations qui m’ont été faites, c’est vers vous que je me tourne maintenant dans l’espoir que des actions concrètes soient engagées pour résoudre les problèmes créés rue Ferrus.
Je me permets, pour information, de joindre à cette lettre les copies du message envoyé par mail à la Mairie de Paris et de la lettre adressée au Directeur de la Plateforme du Bâtiment, 16 rue Ferrus.
En effet, d’une part les habitants de la rue Ferrus subissent de nombreux dommages engendrés par les gros travaux qui se déroulent aux numéros 14 et 16 de la rue ; d’autre part, surtout, suite à ces chantiers, la qualité de la vie dans cette rue est fortement compromise étant donné la nature et le fonctionnement des activités qui s’implantent dans l’édifice correspondant aux n°14 et 16. Le Président du Conseil Syndical des co-propriétaires du n° 9 de la rue, mitoyen du nôtre, Monsieur Ducruet, vous a déjà écrit à ce propos.
En ce qui concerne notre immeuble, cette lettre est la première puisque nous nous relayons : toutefois, nos coordonnées sont connues car des contacts ont été pris à plusieurs reprises avec diverses personnalités, dont à la Mairie du 14ème - et qui connaissent bien le dossier de la rue Ferrus -, entre autres Messieurs Romain Paris, chargé de l’urbanisme et de la propreté et Mathieu Barrès son adjoint.
C’est par ce biais que, d’ailleurs, nous avons appris la prochaine installation d’un parking pour les véhicules/hygiène de l’arrondissement, dont les entrées et sorties face à nos immeubles ne pourront qu’aggraver la situation actuelle déjà hautement préjudiciable au voisinage.

Pour ne pas lasser en répétant ce qui est écrit dans les documents joints, j’irai à l’essentiel.
La Plateforme du Bâtiment, Société du Groupe St-Gobain qui a ouvert ses magasins depuis peu au n°16, a placé directement en façade sur rue, à hauteur du rez-de-chaussée, face à l’immeuble du 11, un bloc électrogène et les ventilations de sa climatisation qui malheureusement bourdonnent vingt quatre heures sur vingt quatre. Ce bourdonnement lancinant, obsédant par sa fréquence et sa continuité, empêche l’ouverture des fenêtres ou baies vitrées et entrave la jouissance normale des espaces privés dans lequel il s’immisce étant donné les face-à-face, les définitions proxémiques du quartier, les prospects de la rue, les phénomènes d’échoïsation et de réverbération sonores afférents. Par temps de chaleurs estivales - faut-il le rappeler ? - cette nuisance acoustique est de façon aigue particulièrement dommageable et difficile à supporter. Outre que son introduction récente dans un environnement tranquille et sain auparavant contrevient aux professions de foi de la Municipalité (cf. les documents joints) et ne permet pas d’appliquer les consignes données à titre préventif par les autorités responsables de la veille sanitaire.
Pour l’instant, nous sommes donc à la totale merci des dysfonctionnements des n°14 et 16 de la rue. Des vrombissements intempestifs sont survenus douze heures d’affilée les 6 et 19 Juillet derniers, en pleine canicule, perturbant les repos nocturnes : après nos plaintes, pertes, la Plateforme du Bâtiment nous a fourni un numéro de téléphone où joindre le gardien si ces vrombissements nocturnes et diurnes se produisent à nouveau durant les heures de fermeture. Mais ceci sans pouvoir, cependant, nous assurer que la nuisance sera interrompue dans les meilleurs délais.

D’ores et déjà le trafic automobile dans la rue s’intensifie dès l’aurore avec son lot de nuisances annexes. Contrairement à ce qui était prévu, des camionnettes au lieu d’emprunter le parking stationnent dans la rue accusant le chahut permanent auquel nous sommes soumis. Les autocars, les cars de tourisme et les poids-lourds, puisque le passage ne leur est pas interdit, s’engagent dans ce tout petit axe et se retrouvent coincés entre les deux rangées latérales de véhicules en stationnement, au risque de défoncer la chaussée et d’arracher le poteau de métal dans le virage sur la rue Cabanis (état actuel). Pendant ce temps les moteurs tournent à plein régime et leurs ronflements agressifs se réverbèrent dans tous les intérieurs. Les populations drainées par les nouvelles entreprises se comportent bruyamment comme s’ils se trouvaient dans un emplacement extramuros. L’éclairage nocturne de l’édifice n° 14-16 pénètre dans les appartements de nos immeubles pendant toute la nuit. Nous avons même eu des odeurs suspectes qui se sont répandues. Enfin, la liste est longue et le constat facile à établir, les pollutions sont de toutes natures. Sur la longueur des quelques mètres qui composent la petite rue Ferrus.

Aujourd’hui, et en dépit de leurs questionnements, les habitants ne savent toujours pas ce que l’avenir leur réserve exactement. Dormir dans les pièces sur rue, tant de jour que de nuit, est devenu hautement problématique même avec les protections optimales, le droit au sommeil n’est plus garanti, tout travail chez soi se voit soumis de manière aléatoire aux caprices des chantiers qui jamais ne préviennent de leurs coups de butoir sonores ; un locataire face à l’entrée du parking du 16 est parti, la vie dans le local est devenue impossible. Qu’en sera-t-il à l’heure où les véhicules de nettoyage démarreront dès potron-minet ?

Tous les engagements de la Mairie de Paris, que je rappelle dans mes divers courriers, vont clairement dans le sens contraire à ce qui matériellement et symboliquement se passe et s’effectue sous nos yeux. On s’étonne qu’étant donné le contexte et l’environnement propices à une vie citadine satisfaisante (dont attestent les projets sur le territoire de Ste Anne par exemple), une entreprise telle que la Plateforme du bâtiment, qui ne s’adresse qu’aux professionnels, ait pu obtenir l’autorisation d’installer ses comptoirs et de commercer en ce lieu. Ceci sans qu’une information minimale ait été donnée aux voisins, même s’il est vrai que s’agissant d’une entreprise privée il n’y avait pas obligation en la matière. Un peu de courtoisie eut permis, en effet, que s’établisse un climat de confiance réciproque. Des promesses ont été faites et ne sont pas tenues : à preuve les souffleries tournant jour et nuit à quelques pas de nos fenêtres, ceci en contradiction avec les mesures prônées par la Municipalité en matière d’écologie sonore et de respect des citoyens.

Tous, nous avons choisi cette rue du 14ème pour sa tranquillité, sa fonctionnalité et sa sécurité : nous voici désormais acculés à vivre sur une voie où, par une opération de conversion qui échappe à notre entendement, ce qui était qualité se transforme en déficiences et nuisances.

Evidemment, au vu des seuls plans il n’est pas facile d’évaluer les nuisances effectivement induites par l’introduction de nouvelles activités, surtout si toutes les assurances et précautions ont été prises. Néanmoins, les conséquences néfastes de cette sorte de vaste arsenal formé dorénavant par les 14 et 16 rue Ferrus, dont les activités sont difficilement compatibles avec les tissus urbain et humain préexistant, ne peuvent plus faire de doutes.
Un certain nombre de mesures et de décisions curatives simples devraient pouvoir être prises sans attendre qui éviteraient à la situation de se dégrader plus avant. Elles permettraient à l’écologie urbaine de cette « partie » du 14ème de retrouver l’équilibre nécessaire au bien-être de ses habitants : isolations acoustiques adaptées et insonorisations pertinentes revenant aux bruiteurs, seuls fauteurs des troubles qu’ils produisent suivant les textes ; entretien adéquat de la chaussée et des trottoirs ; régulation des flux de véhicules et limitation des gabarits utilisant la voie ; respect des horaires légaux ; etc...

Nous savons, Monsieur le Maire, que vous avez à cœur d’impulser une politique municipale dynamique et équitable, que vous veillez à favoriser les participations à la vie locale et les relations de proximité, que la préservation et l’amélioration de la qualité de vie des habitants du 14ème est un de vos soucis majeurs. C’est bien pourquoi nous faisons appel à vous et comptons sur votre aide, sur votre écoute compréhensive pour examiner le dossier actuel de la rue Ferrus et veiller à ce que la vie n’y soit pas impunément dévalorisée et dégradée.

Dans l’attente d’une réponse que nous espérons favorable, je vous remercie d’avance au nom des habitants du 11 rue Ferrus que je représente en cette période estivale, et en mon nom, de l’attention que vous voudrez porter à cette lettre. Et je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’assurance de mes sentiments les plus distingués.

Françoise Julien-Casanova

Répondre à cet article

Site en travaux

Site en travaux

Attention : un problème technique (serveur MySQL) empêche l'accès à cette partie du site. Merci de votre compréhension.